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Que boire avec ?

La saison du melon débute ! Mais si le porto n’était finalement pas le choix de vin le plus judicieux ?

Le melon me semble d’instinct appeler un vin blanc doux. Très appréciée de nos grands-parents, l’alliance avec le porto n’est pas aussi judicieuse qu’il y paraît de prime abord : sauf à tomber par hasard en même temps sur un melon exactement mûr et un porto jeune et déjà complexe, l’un dominera forcément l’autre.

En revanche, le mariage melon-jambon cru – sucre contre sel – constitue une entrée très agréable. Et je l’escorterais volontiers d’un blanc demi-sec comme ceux qu’on trouve dans la Vallée de la Loire, du côté de Montlouis ou de Vouvray. Leur fruité et leur bouquet légèrement exotique sauront tenir tête à l’intensité aromatique du melon., tandis que le sucre résiduel présent dans les vins épousera naturellement la douceur de l’assiette. Dans cette région-là, j’ai un faible pour les vins que produit François Chidaine en son Clos du Breuil : ses Montlouis demi-secs Les Tuffeaux (tout en rondeur) et Clos Habert (tout en saveurs) non seulement s’épanouiront sur le melon, mais de surcroît mettront l’assiette en valeur.

Si le melon n’arrive qu’au dessert, en salade rafraîchissante, je suis tenté de jouer avec le sucre en allant chercher en Alsace un muscat vendange tardive (VT), dont le fruité un peu tropical et le moelleux chaleureux conviendront bien à l’instant des douceurs. Celui-là, j’irai le chercher chez André Ostertag : précurseur obstiné contre vents et marées, perfectionniste jusqu’à l’obsession maniaque, il s’est acharné à extirper la quintessence de son terroir. Notamment à travers son muscat Fronholz : c’est l’équilibre absolu, exactement précis mais point fragile pour autant, solidement tranquille et pourtant aussi fin qu’une lame tout juste affûtée, voir un muscat de Beaumes-de-Venise du domaine de Coyeux.

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