Chablis et ses environs
A propos des Vins de Chablis
Situé dans le département de l’Yonne en Bourgogne, à égale distance entre Paris et Beaune, le vignoble de Chablis s’étend sur 5000 hectares le long de la vallée du Serein.
Uniquement plantés en cépage Chardonnay, ces vins blancs mondialement connus se déclinent en quatre niveaux d’appellation contrôlée, Petit Chablis, Chablis, Chablis Premier Cru et Chablis Grand Cru.
Les vins de Chablis représentent 20 % de la récolte des vins de Bourgogne et 0,1 % de la production mondiale de vin soit 3,4 millions de bouteilles. Ce vin français est le seul à pouvoir revendiquer un terroir si particulier : le Kimméridgien allié au Chardonnay bénéficiant d’un climat parfaitement adapté et magnifié par le savoir-faire et la passion des hommes et des femmes de Chablis. Vins blancs aux qualités exceptionnelles, ils sublimeront tous les moments du quotidien comme les grands événements d’une vie par leur minéralité et leur fraîcheur.
Pour plus d’informations sur les appellations : http://www.chablis.fr
2009 : Le potentiel est là !
Les Chablisiens avaient tout pour faire un grand millésime et leurs meilleures cuvées sont des monuments. Les vins rouges d’Irancy sont de la même veine.
Il n’y a pas eu d’accident climatique, pas de problème en cours de fermentation, les vins n’ont pas de faux goût… 2009 a été une année relativement facile. Le danger était de ne pas vendanger trop tôt ou trop tard et de savoir arrêter pendant quelques jours, pour repartir ensuite quand les raisins étaient mûrs, explique Thierry Moreau, œnologue-conseil.
Didier Picq, vigneron à Chichée fait le même constat. « La floraison s’est mal passée et mi-septembre les maturités étaient très disparates. Au final, la récolte est normale en quantité mais nous avons du étaler nos 7 jours de vendanges sur deux semaines ». Les producteurs du Chablisien avaient donc tout pour faire un excellent millésime. Cette dégustation nous a montré que c’était globalement le cas, avec nous semble-t-il une meilleure homogénéité que dans les autres régions productrices de vins blancs. Nous voyons plusieurs raisons à cela.
La production 2009 est normale, sans plus, au même niveau que 2008.
A Chablis le mode de récolte le plus répandu est la machine à vendanger. La machine a bien des inconvénients et loin de nous l’intention de promouvoir son développement, mais il est clair qu’elle est plus souple qu’une équipe de vendangeurs ce qui s’est sans doute avéré utile à beaucoup en 2010 pour fractionner la récolte. Mais c’est aussi et surtout une question de volonté et des vignerons récoltant avec des équipes de vendangeurs ont su en faire de même.
L’élevage en cuve reste majoritaire et la cuve permet de préserver cette fraîcheur minérale qui constitue l’âme des vins de Chablis. Enfin, une nouvelle génération prend les commandes avec manifestement la volonté de faire progresser la qualité pour développer la vente en bouteilles au domaine et tenter ainsi d’être moins dépendante des éternelles fluctuations de cours.
En conclusion, à Chablis les 2009 auront un style assez élégant, flatteur, tendre, mais les meilleures cuvées, celles issue d’une viticulture « élististe », vont atteindre des sommets dans le rapport entre richesse et pureté dans l’expression minérale. Des monuments !
Dans l’Auxerrois tout proche le constat est le même. Issus du cépage sauvignon, les saint-bris vont s’exprimer avec une belle gourmandise et un profil très aromatique. Quant aux vins rouges de l’appellation Irancy, les plus grandes cuvées rivaliseront dans une vingtaine d’années avec ces 1990 et 1991 qui atteignent aujourd’hui leur apogée.
Chablis Premiers Crus et Grands Crus, Irancy, Saint-Bris.
Le rendement est toujours un élément sensible dans les vins blancs de Chablis. Il peut empêcher les raisins de mûrir correctement et ainsi diluer beaucoup de vins. En 2009, la production est restée dans les limites raisonnables de 2008. Ajoutez à cela une météo très favorable et vous obtenez un résultat solide pour les premiers et les grands crus. Les vins rejetés ne l’ont généralement pas été en raison d’un manque de matière mais plutôt d’un style trop tendre, parfois même lourd, la conséquence d’acidités basses mal gérées à la vendange et en cuverie.
Les belles cuvées sont au contraire magistrales dans leur équilibre entre la minéralité naturelle des vins de Chablis bien nés et une richesse imposante. A Saint-bris, le sauvignon a également bien mûri et les vins sont charmeurs, de ronds, tout en conservant une bonne fraîcheur. Quant aux rouges, les vignerons d’Irancy ont de toute évidence un millésime de fort potentiel dans leurs caves dans un style charnu, fruité et suave. Tout ne sera pas parfait, mais les cuvées les mieux réussies feront encore parler d’elles dans une vingtaine d’années.
Source : Magazine Bourgogne Aujourd’hui