Politique contre l’alcoolisme : tiraillements autour du vin
Des protestations d’une association de prévention contre l’alcool vendredi ont mis en évidence des tiraillements dans la façon dont est considéré le vin dans les politiques publiques de prévention de l’alcoolisme.
Les pouvoirs publics doivent-ils envoyer un message de modération ou d’abstinence? Le débat est vif entre la filière viticole et les professionnels de santé.
L’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) s’est dite inquiète d’une victoire revendiquée par les viticulteurs. Elle a affirmé craindre « la reconnaissance des acteurs du vin comme des acteurs de prévention et donc un acteur légitime auprès du ministère de la Santé ».
« Ils se félicitent aujourd’hui d’avoir eu gain de cause et même au-delà. Selon l’un des porte-paroles de la filière, un courrier du président de la République aurait répondu à leurs attentes », a ajouté l’association.
Mardi, le Comité national des interprofessions des vins à appellation d’origine et indication géographique (CNIV) et le Conseil spécialisé vins de FranceAgriMer s’étaient en effet dits satisfaits de l’écoute reçue à l’Élysée.
Ces deux organisations professionnelles avaient salué « la position de la présidence de la République indiquant par courrier officiel que l’objectif est de lutter contre les consommations excessives et à risque, ce qui nécessite d’investir en amont dans la prévention ».
L’ANPAA y voit une contradiction avec la politique de santé du gouvernement. Ils invoquent « la Stratégie nationale de santé 2018-2022 qui inclut l’alcool – et non le vin pris isolément – dans les substances psychoactives licites ou illicites au même titre que le tabac ».
Pour les viticulteurs, la tradition culinaire française et l’importance du secteur doivent amener à distinguer le vin des autres alcools. Et ils estiment avoir été écoutés par Emmanuel Macron.
« Selon les propres termes du Président de la République, la filière vinicole représente l’âme de la France. Elle porte en elle une forme d’excellence. Nous devons conforter ce statut et transmettre cet héritage aux générations futures », écrivaient les organisations professionnelles. avec AFP
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