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Portrait de vigneron, le Chateau de Quincay

A l’entrée ou à la sortie de Meusnes (41), trouvez le Château de Quincay, une longue allée rectiligne vous y emmène, sachez que les chevreuils y sont prioritaires…

On n’y est bien accueilli par les familles Cadart, les dames, Fabienne et Nathalie veillent au grain …de raisins.

Souvenirs d’Antan : Lors de vendanges en famille, avec mon grand-père Paul Béguet, je me souviens que gamin, dans « la vigne au Loup », (Henri Leloup, notre voisin, en était le propriétaire) situé sur le coteau des Avrays, il y avait de délicieuses pêches de vigne que l’on mangeait sans faim et sans fin… d’ailleurs. Les pêchers sont partis mais la loge de vigne est restée …rénovée par les Cadart.

Six générations se sont succédées au domaine, qui compte 29 hectares de superficie viticole, avec le challenge de faire aussi bien, sinon mieux que la génération précédente. A cet instant, nous aimerions savoir où l’œnothèque est cachée …
Sur un sol de pierre à fusil (silex) caractéristique de Meusnes, les appellations AOP Valençay pour 10%, Touraine pour 70%, Touraine Chenonceaux (avec un X pour l’appellation et sans pour la ville) pour 20% se côtoient ; pour cette dernière, le cahier des charges de l’appellation exige, entre autres, des parcelles de vignes exposées en pente sur le Cher.

Qui n’avance pas recule, on reconnait les bons vignerons à leur capacité d’évoluer !

On remet des porte-greffe plus vigoureux pour équilibrer la production et on adopte la taille courte, Guyot et Cordon de Royat (cépages Gamay et Chenin) en privilégiant au maximum l’aération des grappes de raisin, entre elles, pour éviter les foyers de maladies. Le mode de culture est en conversion bio pour 3 ans. L’ année 2021 délicate, a été un bon test empirique après trois millésimes plus radieux que sont 2018, 2019 et 2020 ; sera donc bio en 2024. On introduit l’utilisation des tonneaux depuis quatre ans pour les nouvelles cuvées.

Et du coté des vinifications, la 6eme génération, avec Benoit bouscule les codes avec la cuvée Q blanc, vous avez bien lu ! Pur chenin élevé en barrique de 400 litres, idem pour le pinot noir. Les autres vinifications se font en cuves inox, thermo-régulées.

S’engage une conversation, plutôt un cours d’œnologie passionnant avec Philippe et Frédéric, sur la vigne, et oui le vin se fait d’abord dans les rangs, bio contrôle, à bâtons rompus. Peut-être, est-ce même le bâton qui remue les lies dans le vin ? pour l’ enrichir pour un rendu plus gras, plus ample et plus aromatique ! = cuvées Q Blanc et Chenonceaux blanc.

La dégustation des vins du Château, mes commentaires :
Au nez, arôme noix coco râpée, mais pas que … ( lire l’encadré)

  • Q Blanc 2020, 6éme génération Vin de France – Blanc
    Chenin : Vendangé à la main, robe jaune claire, nez de noix coco râpé dû à l’élevage en bois neuf (lire l’encadré) non filtré, belle attaque, bouche ronde et finement boisé, un bébé qui promet de devenir grand…servir à 10°C. 
  • Touraine 2020 – Blanc :
    Jaune brillant, nez caractéristique du sauvignon, floral et végétal sans caricature, bouche ronde et finale sapide, servir à 8°C.
  • Valencay  2020 – Blanc :
    Le chêne rond : Sauvignon 85% et Chardonnay Jaune pâle, nez intense fruité, bouche avec une pointe de CO² rafraichissante, retour d’un fruité friand pour une finale épicée, servir à 8°C.
  • Touraine Antevinum 2020 – Blanc :
    Jaune lumineux, mérite la mention de vieilles vignes de Sauvignon, + 50 ans, nez floral fin, expression de céréales, complet, rond en bouche et finale nette, avec un foie gras, servir à 9°C.
  • Touraine Chenonceaux 2018 – Blanc :
    Sauvignon, Jaune étincelant avec légers reflets verts sur le disque, nez fruits exotiques, bouche structurée mais sans culturisme, riche et équilibrée, l’élevage sur lies et le batonnage apportant de la rondeur, longue finale. avec un Carpaccio de Saint Jacques, à déguster à 10°C, pas moins.
  • Touraine Bloctières 2019 Gamay – Rouge :
    Vignes de 35 ans environ, robe rubis, nez intense de fruits noirs tanniques, vin qui a du corps, avec une bouche fruitée apportée par la macération carbonique de la moitié de la vendange, très juteuse, finale franche, me réconcilie avec le gamay de Touraine, servir à 16°C.
  • Valencay 2020 La Millasse – Rouge :
    Gamay 50%, Pinot noir 30% et Côt : Robe rubis profond, nez de fruits rouges, bouche droite et tannique avec un fruit juteux sur mûri, finale ferme., servir à 17°C.
  • Touraine Trio Vinum 2020 – Rouge :
    Côt 50%, Cabernet 40% et Pinot Noir 10% : Rouge profond, fruits noirs au nez, belle attaque, du corps, très droit et séveux , en rétroolfaction support tannique présent mais pas anguleux, réglissé, finale longue et épicée. Assemblage réussi, servir à 18°C.
  • Touraine Launay 2019 – Rouge :
    Côt d’environ 50 ans. Couleur grenat presque encre, nez intense de fruits noirs, la structure est là, le fruit est exceptionnel synonyme des arômes du nez, séveux, ferme, finale en bouche longue. Côt, Côt Rico ! A garder dans votre cave. Servir à 18°C.
  • Touraine Chenonceaux 2019 – Rouge :
    Côt 60%, Cabernet 40%. Profond grenat, nez fruits rouges intense, bouche riche, un peu austère par la fermeté de son support tannique, long et un peu sec en finale, avec une note cacaotée. A carafer, pour l’assouplir. Servir à 18°C.
  • Q Rouge 2020, Vin de France – Rouge :
    1er millésime de cette cuvée, commercialisée au printemps 2022, fermentations en barrique et élevage d’un an, rubis profond, s’exhale des arômes délicats de fraise et framboise au nez, toucher de bouche plein et fruité, de la longueur en bouche, finale tannique d’un vin encore jeune qui à besoin de s’assagir dans le temps. A carafer. Apogée 2025. Servir à 18°C.

Dégustation le 17 Janvier 2022, au Château de Quincay avec Philippe et Frédéric Cadart que je remercie vivement pour leur accueil.

Jean Charles Béguet

 
 

Pourquoi le vin sent-il la noix de coco ?

Winestory vous explique Propriétés odorantes : Les lactones sont des esters cycliques. Dans le bois, elles sont synthétisées à partir des lipides et apportent la majorité d’arômes de bois frais. Développées surtout au cours d’un long séchage de bois (entre 18 et 24 mois), elles sont détruites partiellement au cours du brûlage. Elles apportent une note boisée caractéristique qui rappelle la noix de coco. Il s’agit de composés peu solubles dans l’eau, mais bien extraits par l’alcool éthylique.

Leur concentration va croître au cours de l’élevage en fût de chêne, avec la durée de conservation en fût. Si la teneur en  » whisky lactones  » dépasse 235 mg/l, la note de noix de coco devient désagréable , proche d’un caractère vernis, voire terreux, dépréciant l’arôme des vins. Les teneurs globales en « whisky lactones » varient en fonction des arbres d’une même forêt ou encore selon l’origine géographique, des forêts ( Limousin, Vosges, Citeaux, Fontainebleau, Saint Palais…) .

En général le chêne blanc américain donne des fûts plus riches en  » whisky lactones  » que ceux tirés du chêne rouvre, Quercus petrae. Ces lactones sont en très faible quantité dans le chêne pédonculé, Quercus robur.

Source Le nez du vin de Jean Lenoir

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